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 La Paix n'est obtenue que par la guerre... Ou par la Justice. [Zarakaï]

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LoupLoup



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La Paix n'est obtenue que par la guerre... Ou par la Justice. [Zarakaï] _
MessageSujet: La Paix n'est obtenue que par la guerre... Ou par la Justice. [Zarakaï]   La Paix n'est obtenue que par la guerre... Ou par la Justice. [Zarakaï] I_icon_minitime2012-07-17, 15:13


    _ Allez, vermine, on frotte mieux que ça !

    Le jeune mousse redoubla d'effort, s'appliquant sur chaque millimètre carré de la surface du pont qu'il devait nettoyer. C'était là le prix à payer pour les quelques sous qu'il empocherait à la fin de ces six mois de calvaire. Il s'était plus ou moins attendu à être malmené par les matelots, mais il n'avait jamais imaginé que c'était ça, jamais. Dans son arrogance, il avait fui sa famille en pensant pouvoir survivre seul et subvenir à propres besoins sans aucune aide. Mais voilà, à quatorze ans, on était plus un enfant, mais on avait pas la valeur de la main d’œuvre que pourrait apporter un homme adulte en bonne santé. Moins payé, et exploité. Et abusé. Tant d'hommes sur un endroit si isolé du monde. On croisait pas de putains en mer, les rares fois où on jetait l'ancre c'était pour quatre nuits tout au plus, le temps de vendre les stocks et de charger d'autres marchandises. Quatre jours seulement, et la moitié de ce temps suffisait amplement aux marins pour écouler tout leur salaire dans les bordels du port. Mais que représentaient deux nuits quand plusieurs mois entassaient les frustrations d'hommes éreintés par des conditions de vies exécrables ? Un visage juvénile comportait encore ces traits fins qui rappelaient ceux des femmes. La peau douce du jeune homme avait été très convoitée les premiers jours, avant que le fouet n'y appose ses marques rugueuses. Car c'est ainsi qu'on éduque un mousse au bon travail, tout en imposant son pouvoir de second. Quand le soir venait, le travail n'était pas en reste pour autant. Seules quelques heures de repos étaient accordées aux marins. A en juger par les cernes qui soulignaient son regard, que le gamin ne dormait pas pendant ce temps-là. Il veillait, à l'affût du moindre bruit suspect. Les nuits passées dans l'angoisse étaient amassées sous ses yeux.

    Elle desserra sa mâchoire sans savoir depuis combien de temps ses muscles se crispaient. Un gamin, oui. Aucun enfant ne mérite d'être traité de la sorte. Elle se força à regarder ailleurs. Ce n'était pas juste. Mais qu'est-ce que la justice au fond ? Et qui est donc son bras ? Ce n'était pas elle. Ce n'était pas à elle de juger ce qui était juste ou non. Trop de sang avait coulé de son bras pour des idéaux « justes » qui n'avait jamais eu lieu d'être, des demi-vérités manipulatrices qui cachaient des mensonges à peine moins horrible que l'injustice qu'elles étaient censées combattre. Non, ce n'était plus à elle de juger. Elle n'en avait plus le pouvoir car sa raison le lui avait retiré. A son tour elle baissa les yeux. L'impuissance était un sentiment auquel elle s'habituait doucement, et la témérité volcanique qui l'avait toujours accompagnée refroidissait lentement sans pourtant interrompre son flux. La résignation de n'être qu'un simple être humain qui ne peut pas tout contrôler, l'acceptation de ses faiblesse.

    Depuis la bataille de Cithri, elle en avait fait du chemin. Avec une impudence qui avait failli la perdre, elle avait d'abord fui à Uru'bean où elle s'était caché quelques semaines, le temps de remballer ses affaires et de réglés quelques détails. Son plan était parfait, du moins, c'est ce qu'elle avait cru jusqu'au bout quand elle partit à cheval avec une carte inestimable en main qu'elle avait ramassé sur le champ de bataille et qu'elle avait délibérément gardé pour elle, malgré les ordres clairement exprimés à ce sujet. Le plan en question notait, pensait-elle, les convois des rebelles. Effectivement, au bout de quelques jours, elle était tombée sur un convoi. Une suite de péripéties fit qu'elle se trouva prisonnière d'un certain seigneur Cailan, serviteur de l'Empire. Elle apprit de sa bouche que la carte était sans valeur puisque les tracés ne correspondaient en rien aux mouvements des armées adverses comme la jeune femme l'avait cru. Qu'elle tombe sur un convoi rebelle n'avait été, apparemment qu'une simple coïncidence. La nouvelle l'assomma mais pas autant que le chantage que Cailan lui imposa, et duquel elle parvint néanmoins à s'extirper au prix de son armure et d'une coupe à la garçonne. Se faisant passer pour un homme, elle avait intégré un bataillon qui partait en mission avant même qu'on ne remarque son absence. L'impérial avait été furieux lorsqu'il s'en rendit compte, mais elle était déjà bien loin. Désertant à nouveau, elle avait rejoint Kuasta, croisant sur la route la jeune Choko', qu'elle avait escorté jusqu'à un navire en partance pour Narda. Tout cela remontait à bientôt sept mois, et elle avait retrouvé sa crinière cuivrée. La vie en mer lui avait plus et la tenait loin de l'Empire, c'était tout ce qu'elle demandait. Une voix douce se fit entendre comme le ronronnement affectueux d'un énorme fauve.

    _ Anna, approche.

    A l'appel, Anna se retourna instinctivement. Ce faux nom faisait désormais partie d'elle comme bon nombre de choses auxquelles elle avait dû céder, piétinant son orgueil pour redécouvrir l'humilité. On lui fit mine d'approcher, et avec un léger sourire, elle s'exécuta pour rejoindre Drevens. Pour un homme, il n'était pas excessivement haut de taille, mais ses muscles étaient secs répondant à une dynamique que seuls les nerfs saillants sous sa peau révélaient. Une puissance qui foudroie, vite et bien, et il faut au moins cela pour recaler la discipline quand les querelles s'élèvent si vite au milieu des hommes saouls et irascibles. De sa seule présence émanait quelque chose de puissant, une autorité et une maîtrise de soi impressionnantes.

    Elle glissa sa main dans la chevelure bouclée de l’homme. Cette petite manie de lui toucher les cheveux, il s'y était fait. Mais celle qu'elle avait prise de tortiller sa barbe, celle-là, il n'appréciait pas trop. Jamais une femme n'aura fait preuve d'aussi peu de tenue envers lui. Cette barbe fournie et bien soignée était sacrée, elle représentait son côté dominateur, et jamais il n'aurait toléré qu'on y touche ou qu'on la taille. Pourtant un pacte secret semblait avoir été passé ; la barbe contre la loyauté. Même si la jeune femme avait quelque chose de gamin qui l'exaspérait parfois, il savait apprécier sa malice. Il lui semblait que pendant ces moments-là, elle recouvrait une part d'innocence qu'elle avait perdu beaucoup trop tôt. De même qu'elle s'insupportait du côté hégémonique et stricte de son caractère, et des responsabilités que lui incombait son rang au sein du navire, sans jamais cesser de lui vouer une certaine admiration. C’était ce pacte qui avait engendré une stabilité et une sérénité qui les avaient renforcés. Cette harmonie au sein de leur duo était pourtant loin d’être naturelle ; il leur en coûtait à l’un comme à l’autre de calmer les traits saillants de leur personnalité respective pour qu’aucun ne sente écrasé par l’autre. Une entente qui, de prime abord, n’était pas la première définition qu’on aurait pu avoir de l’amour. Pourtant plus le temps passait, plus cette attache s’était complexifiée. Ce qui avait paru étrange, ou fragile, avait survécu, et vaincu, de ce que dont d’autres passions n’avaient pas triomphé. Plus encore, cette fragilité, le fait que tout ne tienne qu’à une promesse qui aurait pu être brisée, s’était changée en arme quand la confiance absolue fut instaurée dans un accord tacite.

    Il prit le visage de la jeune femme entre ses deux mains et appuya ses yeux gris-bleu dans les siens. Elle avait de grands yeux d’une couleur mal définie qui n’étaient pas sans rappeler le passé vague qu’elle traînait au fond d’elle, mais avec toujours cette pointe d’or au centre.

    _ Tu es trop sensible. Ses mots étaient durs, et son regard perçant. Repoussant doucement son étreinte, elle se détourna.

    _ Je ne l’ai pas toujours été.

    Et il ne savait pas à quel point, d’ailleurs il ne devait jamais savoir. Ce qu’elle avait pu faire, ce qu’elle avait fait, mue par une haine sans limite ni raison. Mais il savait déjà, c’était l’impression qu’il donnait. La douleur toujours présente, il savait. Les cauchemars qui la hantaient, il savait. Et il n’en avait pas peur, et il s’en fichait. Car rien ne devait plus avoir d’importance maintenant, surtout si c’était douloureux, parce que maintenant ça ne lui arriverait plus. Elle sentit ses bras lui enlacer la taille, elle se raidit.

    _ Je n’aime pas ça.

    _ « Ca » quoi ?

    _ Ta manière d’écraser les autres pour renforcer ton autorité.

    _ Tu sais qu’il ne s’agit pas de ça.

    Non, il ne s’agissait pas seulement de ça. Non, elle ne supportait pas le mépris dont il faisait preuve à l’égard de ses matelots, mais…
    Elle fixa l’horizon. D’un regard vide. Il lui connaissait ce regard. Le regard en arrière sur quelque chose qu’on a voulu oublié et qui est en train de nous rattraper. Le volatile qu’on apercevait à l’horizon ramenait avec lui une identité qu’on aurait bien voulu oublier.

    Citation :

    Loup Eldrvarya.

    Tu as causé bien des ennuis aux rebelles, et voilà qu’on entend parler de toi chez les impériaux. Je suis surpris, agréablement surpris. Il semble que tu te retrouves, pour ainsi dire, le cul entre deux chaises, mais deux chaises qu’on tire dans des directions opposées, et on sait tous deux ce qui se passera si tu ne te relèves pas rapidement.

    Je te propose justement l’échappatoire que tu attendais, bien plus intéressante que cette fuite ridicule que constitue ta vie en mer ; je peux te donner l’allumette qui va faire brûler tes deux chaises. Si tu te demandes ce qui m’a permis de te débusquer depuis la terre ferme, tu risques d’être déçue de ne pas en trouver la réponse, je ne suis pas assez imprudent pour révéler mes petits tours de passe-passe par missive. Cela dit, sache que ton secret est à l’abri, du moins pour l’instant, mais il risque d’en être autrement si tu ne me rejoins pas à l’auberge Vieil Ami à Feinster avant la prochaine pleine lune.

    Alors à très vite.

    Elle froissa le parchemin et se retourna vers Drevens qui avait lu la lettre par-dessus son épaule. Ils restèrent silencieux à se décrypter l’un l’autre. Des instincts refoulés la pressaient de se saisir de son poignard, mais elle les surmonta avec un calme qui l’étonna. Ils s’étaient isolés dans sa cabine pour en prendre connaissance et tant mieux, s’ils devaient s’expliquer, que ce soit avec les mots ou avec les mains, ils n’auraient pas de témoins.

    _ Je ne m’appelle pas Anna Del’Onoys, dit-elle simplement. Il ne réagissait pas, elle fit quelques pas en arrière. La gravité du moment ne s’exprimait pas, elle ne pouvait être exprimée. Elle avait trahi sa confiance, plus rien ne serait comme avant. Si elle lui avait dit, il sans doute l’aurait accepté, mais le mensonge faisait mal, le mensonge détruisait, brisé. Quelque chose était en train de se briser. Et qu’allait-elle faire maintenant qu’elle était sur un bateau en mer, à la merci d’un homme trahi et de son équipage. Sa main se crispa sur le manche de sa dague.

    _ Je le sais déjà, l’étonnement la frappa. Il fit une courte pause et reprit, je sais aussi pourquoi tu l’as fait. Mais après tout ce temps, j’attendais toujours que tu me l’avoues, je pensais en être digne, mais peut-être l’avais-tu oublié.

    _ Oublié quoi ?

    _ Qui tu es.

    _ Je ne suis plus ça, elle jeta le papier froissé à ses pieds, je ne suis plus un pion qu’on manipule, qu’on attire dans les rangs avec une promesse de vengeance ! explosa-t-elle. Je ne veux pas de vengeance ! Je veux qu’on me foute la paix ! J’estime avoir versé suffisamment de sang pour rester passive le reste de ma vie.

    Ses cheveux s’étaient redressés sur sa tête, ses yeux brûlaient de haine, et son front luisait. Drevens ne l’avait jamais vue de la sorte, mais il n’en parut pas troublé. Il restait adossé contre la porte jambes et bras croisés, le regard imperturbable mais qui avait quelque chose de froid, détaché.

    _ Ce n’est pas ce que tu veux.

    _ Et qui es-tu pour savoir ce que je veux ?

    Anna ou plutôt, Loup, avait accentué le « tu » enfonçant son doigt dans le torse musculeux qui ne bougea pas d’un pouce.

    _ Quelqu’un qui t’aime et te connait apparemment mieux que toi-même, acheva-t-il en se redressant. Il ouvrit la porte et, une fois sur le pont, la referma sans rien laisser paraître qu’une mine agacée. Oui, il était agacé du rôle de père qu’il devait parfois tenir auprès de cette femme-enfant qui s’avérée être son aînée d’un ou deux ans tout au plus.

    _ Tout va bien mon capitaine ?

    Ils le regardaient avec une mine inquiète.

    _ Oui, tout va bien, j’avais seulement oublié pourquoi les femmes ont longtemps été absentes sur les bateaux. Même la mer est moins capricieuse que la plus docile des femmes, les marins rirent franchement à la boutade qu’ils savaient des plus véridiques, allez, on retourne au boulot, et que ça saute !


    Appuyée contre le bureau de bois poli, elle attendait que son explosion de rage s’apaise. Elle regarda de biais la boule de parchemin toujours au sol.
    Ce qu’elle voulait.
    Elle ne voulait pas redevenir ça. Elle ne voulait pas partir d’ici. Elle ne voulait pas revenir sur le continent.
    Non.
    Ce qu’elle voulait vraiment…
    Au fond d’elle…
    Tout au fond…
    C’était…

    La justice.

    *
    * *
    *

    _ Que feront-nous s’ils ne viennent pas ?

    _ Oh, ils viendront, sois en sûr. Ils viendront tous, poursuivit-il. Il acheva sa phrase avec un rictus malsain, son regard fixé sur l’objet qu’il tenait entre ses mains. L’objet de son pouvoir, celui qui lui avait permis de retrouvé tous déserteurs, et les sans royaumes, les hors-la-loi qui voulaient en finir avec les deux fléaux de l’Alagaesia ; les rebelles et les impériaux. Il ne savait pas encore se servir de cette pierre mais bientôt, très bientôt il le saurait, et à ce moment-là, Zarakaï regretterait amèrement ses actes, il y veillerait. Mais patience, patience, pour l’heure l’un de ses soldats arrivait. Dans un étrange nuage de vapeur, une image vague montrait une jeune femme aux cheveux flamboyants s’activer pour le prochain débarquement …


    Elle jeta une l’étoffe sur son dos et enfila sa crinière sous le tissu avant de rabattre la capuche. Il était malin, qui qu’il fût, Feinster était l’endroit où elle serait sans doute le plus en danger ; les troupes des deux camps risquaient de la repérer dans cette ville de frontière. Elle ne donnerait pas chère de sa peau si elle se faisait remarquer.

    _ Anna, tiens, le capitaine fixa sa ceinture et son fourreau autour des hanches avant de glisser ses mains aux bas des reins de la jeune femme.

    _ Pourquoi persistes-tu à m’appeler ainsi ? Son murmure était à peine audible, ses yeux se plongèrent dans l’océan doux des iris qu’elle allait quitter.

    _ Parce que c’est toi, Anna, pour nous tous, et ça sera Anna pour le reste. Il eut un geste vers la ville. Ce soir il resterait dans sa cabine, à boire seul son départ, à garder le navire tandis que son équipage allait profiter d’une compagnie malsaine, lui étaient en train de perdre la plus douce de toutes à ses yeux. Mais son visage restait neutre, et quand il partirait vers le pont, il ne se retournerait pas, et quand elle se retournera en quête d’un dernier signe d’au revoir, il ne prendrait pas la peine de lui adresser. Parce qu’il y a pire que dire au revoir, c’est de dire adieu.

    Elle le vit partir. Elle fit quelque pas sans le lâcher des yeux, elle attendit. Il ne se retourna pas. Il n’allait pas se retourner. Furieuse de ne pas savoir être forte, forte comme lui, elle serra les dents et se retourna à pas furieux. Elle attrapa un type par la manche, un gars de l’équipage, et l’obligea à lui emboîter le pas.
    Au moment de rejoindre sa cabine, il se retourna et la vit quitter les quais avec Neïth. S’était-elle retournée ? Non, bien sûr que non…


    La nuit tombait sur Feinster et on entendait les volets des résidents s’ouvrir de temps à autre. Plus on se rapprochait du Surda plus la chaleur se faisait ressentir. Pour pallier la lourdeur de l’air, les habitants avaient pris l’habitude de fermer les volets en début d’après-midi et de ne les rouvrir qu’en début de soirée, voir à la tombée de la nuit pour s’épargner les nuisibles.

    _ V… Vièè… Vieil A… essaya de lire le jeune homme.

    _ Vieil Ami, c’est là ! Loup l’entraîna vers la porte d’entrée. Une fois à l’intérieur, ils balayèrent la salle du regard, comme s’ils cherchaient quelqu’un.

    _ Mais en fait, on cherche qui ?

    _ Moi.

    L’homme qui venait de se présenter lui fit signe de rejoindre la table où il était installé auparavant, mais il refusa de parler devant le matelot. Anna décida alors de le congédier, et l’autorisa à aller boire quelques verres au comptoir, l’histoire de l’avoir sous la main en cas de problème. Une fois seul à seul, l’homme se présenta. Il avait été soldat pour le compte d’un homme, prétendument prénommé Zarakaï, un gouverneur actif dans la rébellion menée par l’Armée des Combattants des Beors. Ce dernier l’aurait banni après un affrontement durant lequel il l’avait laissé au bord de la mort, en bref, il s’agissait de lui rendre la monnaie de sa pièce.

    _ Et en quoi ça me regarde.

    _ Je vois plus loin que le simple anéantissement de ce maudit de Zarakaï ! Je veux épargner le monde de cette guerre qui ruine le royaume et déchire l’Alagaësia ! En finir, et avec l’ACB, et avec l’Empire. J’ai une arme qui me permettra d’y arriver, mais avant de m’en servir je veux m’assurer que le peuple est derrière moi. Je veux moi aussi ma petite armée, ce n’est pas une question d’ego, mais vous savez comme moi que les humains se méfient des puissances magiques, et il faut avouer que c’est plus rassurant de voir que des gens sont là pour vous protéger de ces fous qui se battent comme deux chiens sur un jambon, rongeant ce jambon jusqu’à l’os au passage. Il faut que le peuple se batte pour autre chose que ses propres terres ou sa liberté, il faut qu’il se batte pour ses terres ET sa liberté. Un homme ne devrait jamais à choisir entre les deux.

    Loup acquiesça. Ca tenait debout, et il était juste de ne pas avoir à choisir entre sa maison et le droit de dire ce que l’on pense. Mais à quel prix ? Elle but une rasade de la chope qu’on lui avait servie.

    _ Et vous pensez que votre « arme » va vous permettre d’obtenir les deux sans mettre le royaume à feu et à sang ?

    Il grimaça, contrarié. Il n’était pas censé marchander son service, mais il semblait que ses capacités en matière de « nettoyage » avaient été largement prouvées. C’est pourquoi il prit la peine de s’expliquer.

    _ A chaque nouveau dirigeant il incombe la tâche d’éliminer les derniers… restes du tyran qui l’a précédé. Il faut garder les pieds sur terre, ma jolie, on n’a rien sans rien.

    « Je ne suis pas ta jolie espèce de… »

    _ Mais naturellement. Je suis intéressée.

    « Si cette arme est si puissante, elle peut effectivement m’intéresser, et je ne vais certainement pas la laisser entre les mains d’un beau parleur comme toi. Il y a des choses plus [i]justes[i] à faire… »

    _ Dites-moi ce que vous attendez de moi.



Dernière édition par Loup le 2012-07-18, 12:26, édité 1 fois
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La Paix n'est obtenue que par la guerre... Ou par la Justice. [Zarakaï] _
MessageSujet: Re: La Paix n'est obtenue que par la guerre... Ou par la Justice. [Zarakaï]   La Paix n'est obtenue que par la guerre... Ou par la Justice. [Zarakaï] I_icon_minitime2012-07-17, 17:12

Au lieu de répondre tout de suite, l'homme scruta un instant les gens dans la salle. Son regard balaya chaque personne de chaque table, de chaque chaise ou tabouret, semblant sonder leur âme au plus profond pour explorer leurs secrets les plus intimes. Une moue énigmatique se dessina sur son visage, et il déclara, son attention se reportant de nouveau sur la jeune femme face à lui:

" Allons, je vous en prie, vous devez bien avoir une idée. Nous sommes des apatrides. Considérés comme ennemis par les deux camps. Mais nous voulons tout deux éviter des massacres. Ma proposition est simple. Zarakaï est un homme peu regardant sur les hommes et femmes dont il s'entoure. Et qui plus est, il est l'un des principaux piliés de l'armée rebelle. Et il détient des informations crutiales dont j'ai besoin pour mener à bien mes projets. "

Se levant alors, il fit le tour de la table et se plaça derrière Loup, et s'appuyant contre le dossier de la chaise de ses deux mains, il déclara d'un ton neutre:

"J'ai besoin de cet homme. Et vous allez m'aider à le faire venir à moi. Vous vous mettrez à son service, et lui raconterai tout sur vous. Sur votre passé. Et sur votre désertion des rangs impériaux. Lui-même étant passé par là, je penses que votre récit lui fera baisser sa garde. Rapprochez-vous de lui. Gagnez sa sympathie. Peu m'importe la manière. Et enfin, quand je vous recontacterai, d'ici quelques mois, je vous expliquerai mon plan pour le faire venir à moi. Et nous disposerons alors de l'arme ultime afin d'éliminer les dirigeants de ces deux camps. Une fois les têtes coupées de ces deux ennemis, ils se rallieront tous sous une seule et même bannière. Une bannière qui apportera la liberté et qui unifiera les territoires entre eux, faisant cesser ce clivage sans raison existant par la seule volonté des dirigeants de ces deux factions."

Un sourire rusé se dessina sur les lèvres de Kalegran, le conspirateur, sourire que ne vit pas la jeune femme lui tournant le dos. Un sourire assez terrifiant en sois, un de ceux qu'une araignée adresserai à un moucheron pris dans sa toile. Il poursuivit :

"Bien évidemment, vous serez généreusement récompenser... De quoi vous offrir au moins une dizaine de nouvelles vies. De quoi repartir sur de bonnes bases. Car au fond... N'en avez-vous pas assez de fuir constamment? Et qui vous dit que vos amis, sur ce navire, sont différents des personnes que vous avez connus jusque là, et ne trahiront pas , elles aussi, un jour, votre confiance ? Peut-être ne vous disent-ils pas toute la vérité sur ce qu'ils sont ..."

Il se pencha alors légèrement vers son interlocutrice.

"On ne sais jamais vraiment qui sont nos proches."

Ajouta-t-il, d'un air narquois. Il semblait savoir certaines choses sur l'équipage de la jeune femme qu'elle-même ignorait sans aucun doûte. Il se redressa alors, et recula d'un pas.

"Je penses que vous devriez réfléchir à mon offre. Au final, nous nous en trouverions tout deux gagnants. Je vous laisse deux jours pour y penser. Dans deux jours, rendez-vous à la sortie Est de la ville, près du bosquet qui borde la route, à l'aurore. Et si vous avez besoin de me trouver, ou de bénéficier de plus de précisions, voire de marchander, allez à l'échoppe du "Fier Charriot", et demandez au patron la troisième bouteille de tord boyaux. L'on vous mènera alors à moi. Dans deux jours, je veux votre réponse. Mais quelle qu'elle soit, ne vous trompez pas. Et n'oubliez pas que je connais la vérité sur vous. "

Il laissa tomber une bourse pleine à craquer sur la table et lui dit d'un ton distrait:

"Prenez celà comme un petit bonus sur tout ce que vous recevrez au final, quand nous aurons réussi, si vous êtes partante."

Puis, revenant en face d'elle, il la salua d'un simple hochement de tête, un sourire satisfait collé sur son visage, et quitta le batiment, suivit par plusieurs hommes qui s'étaient fondu dans la clientelle de l'auberge. Il était conscient d'avoir l'avantage, et avait suffisamment semé le trouble chez la jeune femme pour qu'elle finisse sans doûte par céder et à accepter la mission.

*Bientôt, Zarakaï... Bientôt, tu sera pris dans ma toile. Et alors, je te dévorerai lentement, t'arrachant avant tout tout ce qui t'est cher. Et en prenant ta tête, je me rapprocherai un peu plus de mon but.*

Il étouffa un ricannement de jubilation, et parvint également à réprimer un frisson de plaisir à cette idée. Bientôt.




__________________________________________________________________________________





A plus d'une centaine de kilomètres de là, un homme frissonna dans la nuit pourtant chaude. Sa crinière blanche contrastait non seulement avec la noirceur qui régnait par ce soir d'été qu'avec le visage plutot juvénile ce son propriétaire. L'homme devait avoir la vingtaine, et approchait peut-être de la trentaine tout au plus. Une certaine douceur aurait put se dégager de ses traits , si il n'avait pas été aussi contrariés ces derniers temps. L'homme n'était pas vraiment beau en sois, mais il émanait de lui un charme sauvage, et une puissance qui faisait se retourner les gens sur son passage. Ses yeux, quand à eux, pouvaient sembler jovials, emplis de joie, et l'instant d'après aussi anciens que le monde, ayant vécu des milliers de guerres et de batailles, et vu tant de choses qu'ils en semblaient presque désertés de tout éclat intérieur.

Le jeune guerrier ramenna sa cape sombre sur ses épaules. Et se massa les tempes, penché sur une carte de l'Alagaesia, comme il en existait très peu. Des inscriptions, plutot nombreuses, dans des langues anciennes, apparaissaient et disparaissaient parfois du parchemin, et certains lieux se mettaient à luire avec force avant de s'éteindre l'instant d'après. Cet objet était d'une valeur inestimable pour quiconque savait comment l'utiliser. Et Zarakaï, bien que doué d'une intelligence plutot élevée, s'échinait tant et plus sur ce morceau de peau sans parvenir à effectuer de réelles avancées pour percer les précieux secrets de l'objet.
De frustration, il ouvrit un coffret posé à côté de lui, sur une table, y fourra la carte et referma violemment le couvercle. Nombreux étaient les objets précieux qu'il avait amassé durant toutes ses explorations à travers les mers et le continent, mais rares étaient ceux qui lui posaient auant de problème, ormis peut-être sa propre épée, qu'il n'était jamais parvenu à utiliser au maximum de ses capacités et de ses propriétés. Il jugeais en avoir exploité à peine une trentaine de pourcent.

A cet échec s'ajoutait aussi le fait de la trahison, somme toute assez récente, d'un de ses lieutenants. L'homme avait tenté de lui dérober son collier, afin d'activer la puissance d'un objet destructeur, un artefact - la clef des sept - que le jeune homme aux cheveux blancs ne connaissait que trop bien, car il faisait partie d'une prophétie dont lui-même était l'un des personnage principaux. Rien qu'à cette idée, il frissonna, et se répéta la prophétie une nouvelle fois. Celle-ci semblait avoir évolué en même temps que les évènements.

Citation :
Lorsque le guerrier à trois faces se trouvera face à celui qui se soulève contre le feu et la glace,
L'humaine aux deux visages l'accompagnera.
Ils devront alors faire un choix. De ce choix dépendra leur avenir à tout les deux, et de celui de bien des mortels.
La terre alors s'ouvrira, et de cette faille, les septs qui n'étaient plus reviendront, et rappelleront les trois destructeurs. Si le duo survit, il se dressera contre cette nouvelle menace, mais ils devront trouver des compagnons pour les accompagner dans leur quète. Pour ce faire, les Perles du Savoir Oublié, les Ailes de la Nuit, l'Oeil du Brouillard, la Main Ardente, le Croc Nébuleux et l'Oracle des Temps devront être retrouvés et réunis. Alors seulement, l'espoir renaîtra.

Zarakaï, le guerrier et chef d'une bonne partie des rebelles, était directement concerné. Il en était convaincu. Après tout, peu de gens pouvaient se vanter de renfermer trois consciences en un seul corps... Quand à l'humaine aux deux visage, il ne voyait pas. Il était dans l'impasse totale, et plus il retournait ces mots dans sa tête, et plus il avait l'impression que leur sens devenait obscur, confus. Au final, il n'était même plus certain d'être celui dont parlait cet oracle.

Il fut tiré de ses pensées par Delnifae. Sa jeune protégée demi-elfe, qu'il considérait aussi d'une certaine manière comme une jeune soeur, bien qu'elle soit plus agée que lui d'un an, venait de pénétrer dans la tente de commandement. Elle s'avança de sa démarche souple et déterminée, ses yeux noirs comme deux onyxe rivés sur ceux, bleux pâles, pareils à des éclats de glace, de l'homme. Ses cheveux noirs, coupés courts, étaient en bataille, comme à l'accoutumé. Elle avait une apparence fragile des plus trompeuse, et sa beauté endormait la méfiance et la vigilance de bien des hommes. En somme, elle et l'humain était deux parfaits opposés physiquement.
Elle était vétue d'une tenue de cuir plutot moulant, qui épousait parfaitement les moindres courbes de son corps, et lui permettait aussi de se mouvoir avec une agilité incroyable, ne faisant qu'ajouter à son charme envoutant. Deux dagues à la ceinture. Une autre à la cheville. Et une épée dans le dos. Et sans doute d'autres cachées. Elle était en vérité aussi dangereuse qu'elle était magnifique, telle une panthère.
Le jeune homme l'observait tranquillement, dissimulant sans mal cette admiration qu'il éprouvait pour elle, ne voulant pas la mettre mal à l'aise.

"Les éclaireurs sont de retour. La voie vers le Nord a l'air dégagée. Le village ou les rebelles ont été fait prisonniers est seulement gardé par un seul escadron d'infanterie impériale. "

Elle, par contre, ne faisait rien pour cacher l'admiration qu'elle lui vouait. Il se demandait souvent si elle n'éprouvait pas des sentiments pour lui autres que de l'amitié... Il soupira intérieurement.

"Parfait! Nos cavaliers sont-ils prêts?"

"Il le sont. N'oublie pas que Baldoum mene la charge. Bien qu'il ne soit pas un combattant des plus brillant, il compense par son sens de la stratégie, et par son sérieux."

"Je sais... Je suis juste un peu inquiet. Tu sais, toute cette histoire avec Kalegran... Je suis encore un peu sous le coup..."

La jeune lieutenant vint prendre son ami dans ses bras et le serra contre lui:

"Allons, tu sais que ce n'est pas ta faute... Il était devenu fou... J'aurai sans doute réagit comme lui ssi j'avais été à la place et toi à celle de son défunt frère... La haine l'aveuglait. Il était devenu dangereux pour tout le monde. Et il ne t'a pas écouté lorsque tu as essayé de le remettre sur le droit chemin."

Zarakaï sentit la douce odeur de la jeune femme, et pendant un bref instant, fut tenté de prolonger cette étreinte, mais il la rompit néanmoins avec douceur, presque à regret. Il poussa un soupir et répondit, ses traits prenant un air soucieux:

"Il est encore en vie... Je suis retourné sur les lieux de notre affrontement afin de lui donner une sépulture décente, mais son corps avait disparu... Je crains qu'il n'essaie de nous créer des ennuis à l'avenir."

Les pans de l'entrée de la tente furent de nouveau écartés alors, et Kurtis fit son entrée. C'était un homme au physique plutot quelconque, qui pouvait se fondre dans la masse sans aucune difficultée. Rien de notable chez cet homme, si ce n'est que son apparence était d'une banalité presque surnaturelle. Il portait une barbe brune très courte, soigneusement taillée. Ses yeux, de couleur noire, dénotaient une certaine intelligence, et un calme à tout épreuve. Plus petit que Zarakaï de quelques centimètres à peine, une lance de métal était attachée à son dos par des chaines, se terminant par des crochets, qui venaient s'enrouler autour de son torse, sous son ample manteau noir. Celui-ci camouflait aussi une serpe, mais laissa apparaitre la lourde morgenstren pendant à sa hanche.
Cet homme était le plus redoutable espion de Zarakaï. Et aussi son ombre. Jamais l'on le voyait l'un sans que l'autre soit très loin. Comme la plupart des hommes et femmes qui le suivaient, Kurtis avait une dette envers Zarakaï. Il s'était juré à lui-même de servir ce guerrier aux cheveux blancs jusqu'à la fin de ses jours et de le protéger. Ce qu'il faisait à merveille à vrai dire, ayant déjoué plus d'une dizaine d'assassinats visant son mentor.

Les regards de Delnifae et du chef rebelle se tournèrent vers le nouveau venu, et celui-ci commença, de sa voix douce et profonde.

"J'ai surpris votre conversation. Zarakaï, tu dois savoir que tes craintes sont fondés. Kalegran a rejoint l'Ordre de la Lumière Pourpre, ce groupe de fanatique dont nous avions entendus parlé il y a quelques mois, et il semblerait qu'il soit parvenu à en prendre la tête. Sa haine envers nous n'a d'égale que celle qu'il éprouve envers l'Empire. J'ai appris qu'il cherchait à recruter de plus en plus d'hommes et de femmes dans ses rangs... On dénombrerai déjà plus de deux milles adeptes de l'ordre, d'après mon estimation, mais l'on peut s'attendre à plus. Il engage les parias, les traitres, et les rassemble à ses côtés... L'effectif de l'ordre a été décuplé. Je crains que la menace qu'il représente ne soit des plus sérieuse ..."

Un silence fit place à cette révélation. Au bout d'une minute, Zarakaï balaya l'information d'un mouvement de main, et déclara, l'air las et fatiqué:

"Nous verrons celà demain... J'ai eu une journée chargée, et pour le moment, un tel rassemblement ne présente pas vraiment de réel danger... Je souhaiterai me reposer un peu... Si celà ne vous fait rien, je vous demanderai de me laisser seul."

Ses deux amis quittèrent alors la tente de commandement, tout en souhaitant une bonne soirée à l'homme, avachis sur sa chaise. Celui-ci réfléchissait.

*Kalegran... Qu'as-tu donc en tête ? Serais-tu assez fou pour vouloir utiliser la Clef des Sept ?*

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MessageSujet: Re: La Paix n'est obtenue que par la guerre... Ou par la Justice. [Zarakaï]   La Paix n'est obtenue que par la guerre... Ou par la Justice. [Zarakaï] I_icon_minitime2012-07-18, 14:51



    Si Kalegran lui avait fait cette offre quelques années plutôt, la jeune femme aurait abandonné sans hésitation son objectif premier. S'enrichir en combattant pour l'élimination des deux camps, une aubaine pour un mercenaire mut par la vengeance. Mais elle avait durcit dans un sens, elle n'était plus aussi perméable aux arguments, de même qu'elle n'était plus aussi avide de richesse. Mais il ne fallait surtout pas laisser Anna transparaître, elle devait toujours être Loup. Loup la destructrice, l'assoiffée, l'avide, l'opportuniste. Se glisser dans la peau de celle qu'elle avait été, sans fusionner avec ce costume. Au fond, tout au fond, Anna devrait résister et garder en tête ses desseins. Aussi ses réactions devenaient différentes, elle s'était crispée quand il avait évoqué sa fuite, et maintenant qu'il déposait un bon petit pactole sur la table, ses yeux se mirent à luire d'une envie presque réelle. Elle recevrait beaucoup, beaucoup d'argent. Elle s'empara de la bourse sans plus un mot, après tout, elle avait deux jours pour faire son choix et elle allait bien en profiter. Loup Eldrvarya ne se laisse pas acheter si facilement, elle entendait bien se faire languir. Une lueur malfaisante passa sur son visage quand elle fit rebondir le petit sac d'or entre ses mains, un sourire carnassier aux lèvres. Elle quitta l'auberge pour rejoindre les ruelles bien assombries par la nuit. Son sourire s'effaça doucement dans les ténèbres. Reprendre la partie allait être dur, y parvenir sans se laisser prendre au jeu relèverait du miracle. Elle eut un regard vers le port, les yeux vitreux. Ca serait un adieu alors.

    Une phrase de Kalegran lui revint alors en mémoire, avec toute sa violence: “peut-être ne vous disent-ils pas toute la vérité sur ce qu'ils sont”. Le lieutenant avait l'air d'en savoir plus qu'elle sur l'équipage qu'elle avait pourtant côtoyé pendant plus de huit mois. Qu'importait, elle s'en fichait, elle n'... non, elle ne s'en fichait pas. Ca importait, ça importait pour elle. Peut-être n'était-ce que du bluff destiné à la déstabiliser. Ou peut-être pas.

    La porte s'ouvrit et Neïth apparut, les cheveux en désordre graissés par la sueur coulant sur son front. Ses joues étaient rouges, comme échauffées. Pour faire court, l'alcool ne lui seyait guère. Chancelant il s'appuyant contre l'embrasure de la porte pour garder l'équilibre. Une petite heure de conversation et voilà notre matelot complètement grisé. Anna soupira, légèrement contrariée. Quelle utilité peut avoir un garde du corps s'il est incapable de mettre un pied devant l'autre ? Aucune, évidemment. Drevens allait être furieux si elle le lui ramenait dans cet état, mais d’un autre côté elle ne pouvait pas le laisser ici, il serait rapidement égorgé par les badauds intéressés par les trois sous qu’il pourrait avoir en poche. Elle s’approcha du gaillard pour lui prêter assistance mais ce dernier l’en empêcha.

    _ Mais laaaaaisse, ch’ suis pô soûl, j’ai juste le mal de terre ! prétexta-t-il. Si le mal de terre était fréquent après un tel voyage, il était évident qu’il ne durait que quelques heures, d’autant plus qu’ils avaient amarrés depuis ce matin et que notre homme avait alors été chargé de déstocker la marchandise avec les autres. Le mal de terre ne revenait pas par vague, et de cela, elle en était sûre. J’peux co’même marcher ! dit-il tout en trébuchant sur un cageot. Campé sur ses jambes, la chute lui fut épargnée. Il donna un coup de pied dans l’obstacle en question qui se heurta à une pile d’autres cageots qui s’effondra. Loup fronça les sourcils. Un homme ivre était moins encombrant qu’un éléphant sauvage. Sentant l’impatience la tenailler, elle abandonna la tempérance qu’elle s’efforçait d’avoir depuis un an et saisit l’avant-bras du matelot avec une poigne impressionnante.

    _ Sans aucun doute, tu es capable de marcher seul, et même de nous attirer des ennuis avant qu’on ait pu changer de rue, siffla-t-elle entre ses dents de manière à ce que seul son interlocuteur l’entende, c’est d’ailleurs pour ça que tu vas m’écouter

    Elle passa autour de son cou le bras du jeune homme pour qu’il se serve d’elle comme appui et marcha d’un pas décidé. Elle ne connaissait pas la ville, mais elle ne tenait pas à dormir dans l’auberge désignée par un type qui la tenait au chantage. Au bout de quelques rues, elle avait envisagé de retourné au navire. L’envie de revoir le capitaine la tiraillait et elle redoutait sa réaction, plus encore elle redoutait le moment où elle devrait partir à nouveau. Elle s’arrêta reprenant son souffle par la même occasion. C’est qu’il devait bien peser dans les quatre-vingt kilos notre matelot, et pour une bonne stature tout de même. Mais si elle reprenait son souffle c’était pour en finir avec ce choix cornélien.

    C’était non. Non, elle n’y retournerait pas. Elle n’était pas dépendante de ces conneries. Fichtre, elle l’abandonnerait sur les quais, on finirait bien par le ramener, ou lui parviendrait à remonter sur le pont. Et c’est ce qu’elle fit. Ainsi débarrassé de son fardeau elle erra un moment dans les rues de Feinster, pensive. Tout se compliquait. En acceptant l’offre, elle se mettait au service d’un gouverneur rebelle qui pouvait décider de la remettre à l’empire en échange d’autres prisonniers mais aussi cela l’écartait de la fameuse pierre. Mais dans la finalité, si elle menait à bien sa mission, peut-être reviendrait-elle vers Kalegran. Y arriverait-elle avant qu’il ne laisse sa folie abattre le chaos sur les deux camps ? D’une manière ou d’une autre, cela ne la concernait pas vraiment, et même plus, elle aurait dû s’en réjouir. Pourtant au fond d’elle, elle savait qu’elle ne pouvait pas laisser un tel homme en possession d’autant de pouvoir, et surtout, si elle en avait la possibilité, elle ne pouvait pas laisser des âmes innocentes payer le prix de sa soif de vengeance. Elle commençait à envisager de ne pas être au rendez-vous dans deux jours, elle trouverait un autre moyen pour obtenir l’objet qu’elle convoitait.

    Alors qu’elle déambulait sans but, quelqu’un surgit d’une roulotte – tiens, il y avait une roulotte ? – elle n’eut que le temps de s’écarter, mais trop tard on la tenait par le col. C’était une vieille femme à la peau basanée et aux cheveux exagérément long et blanchis. Au moindre de ses mouvements, les piécettes en ferrailles cousues au bas de son châle rayé d’orange et de rose cliquetaient. Ses yeux roulaient dans leur orbite lui donnant un air fou, d’autant plus fout que ses lèvres charnues découvrirent une dentition édentée. La vieille s’écriait dans une langue incompréhensible aussi râpeuse que celle des nains, en roulant les consonnes.

    _ Mensonges, mensonges ! cracha-t-elle enfin dans une langue compréhensible.

    _ Lâche-moi vieille gueuse ! rugit-elle, se dégageant en la saisissant par les poignets. L’ancienne se débattait avec une vigueur peu commune pour quelqu’un de si âgé, néanmoins la guerrière la maîtrisa facilement.

    _ MENSONGES ! s’égosilla-t-elle encore en postillonnant sur sa victime. ILLUSIONS ! Illusions, tu te perdras dedans. Ce que tu vois ? Ce qu’on te fait voir, toi tu ne vois rien ! Ce qu’on te fait voir n’existe pas ! MENTEURS, MENTEURS !

    _ Mais qui ? Loup la relâcha, assurée qu’elle était totalement inoffensive, elle ne prit même pas la peine de sortir son arme. La gitane trépignait sur place en proie à quelque chose qui ressemblait à une crise de nerf.

    _ Lui ! Toi ! Lui ! elle fit des gestes successifs dans différentes directions. Menteurs, menteurs ! de l’écume se formait aux coins de sa bouche au fil de ses exclamations.

    _ Qu’est-ce que la vérité !

    _ Jamais tu ne la possèderas, jamais, jamais, jamais !

    Parlait-on toujours de la vérité ? L’accent que la vieille avait mis sur le « la » et le sourire moqueur qu’elle lui adressait semblait lui indiquer que plus que la vérité, elle parlait de la pierre. La gitane se remit à baragouiner mais en murmurant, les yeux fixés sur la guerrière. Convaincu qu’elle en savait plus sur l’objet magique, Loup la saisit à son tour par le col.

    _ Où est-elle ? Un rire franc vint en réponse, il semblait réellement amuser l’ancienne, et alors que des pensées mauvaises titillaient l’ancienne impériale, elle reçut cet avertissement :

    _ L’ennemi de mon ennemi n’est pas toujours mon ami, ou peut-être bien que si.

    Loup s’écarta. La vérité, c’était que cette vieille folle ne savait rien. Les gens de cette ville étaient tous fous, la nuit ne révèle rien de bon que la misère humaine qui se traîne dans les caniveaux. Il était temps de trouver un endroit où dormir avant devenir folle elle aussi.

    *
    * *
    *


    La paperasse, la paperasse. Des papiers à faire, d’autres à signer, d’autres à faire signer. Les gardes du port prenaient soin de tout vérifier, traiter avec le Surda devenait chose difficile, plus difficile que la traite des esclaves qui elle était encore tolérée. D’ailleurs en parlant de ça…
    Il jeta un œil par le hublot vit trois personnes gravir la distance qui séparait le quai du pont. Loin d’être des inconnus, il s’agissait de marchands, et pas des plus honnêtes.

    Quittant son siège, il se gratta la tête en regardant ses livrets de comptes. La malhonnêteté ne l’avait jamais dérangé, et après tout ce n’était pas comme s’il était un esclavagiste. Il était juste l’intermédiaire qui se faisait un paquet de couronnes sur le dos des esclaves et des esclavagistes, il profitait de la faille du système, était-ce vraiment malhonnête quand le système abuse d’une grande partie de ceux qu’il est censé servir ? Drevens ne le pensait pas. Du moins, avant Anna, il ne le pensait pas. Paradoxalement à ses agissements passés, elle semblait avoir acquis une notion bien définie de la morale, une définition aiguisée de ce qui était mal. Et selon elle, si injuste que soit le système, profiter du malheur des autres pour son propre plaisir, c’était mal. Mais pour quelqu’un comme le capitaine, qui ne connaissait pas le concept même des « autres », c’était difficilement compréhensible. Pourquoi s’échiner à ne pas abuser de quelque chose qu’on nous propose, une chose qui n’est ni contraignante, et qui ne nous touche à aucun niveau ? Pourquoi se compliquer la vie pour des étrangers, inconnus d’hier et de demain sans aucune intention qu’ils nous rendent notre geste ? Etait-ce immoral que de vouloir payer ses hommes pour le mal qu’ils se donnent en mer ? Etait-ce immoral de prendre de la marchandise humaine quand dans tout l’Alagaësia, des hommes et des femmes, des enfants, sont vendus sur les marchés ? C’était la nature humaine qui était immorale, pas lui. Il était comme tout le monde, il voulait sa part du gâteau. Anna pouvait prétendre ce qu’elle voulait, elle n’avait pas des hommes sous ses ordres, des gens qui comptent sur elle.
    Mais elle en avait été, de ceux-là. Ceux qui sont payés par l’argent sal. Ceux qui pillent pour que leur armée ait de quoi subsister. Elle avait peut-être même commandé, sans doute. Elle avait peut-être raison… Il était si facile de participer au malheur des autres contre trois sous.

    A nouveau, il jeta un regard de biais à ses comptes. Pour cette fois, ça allait, mais pour les prochaines marchandises, il devait trouver un nouveau filon, les greniers de Palancar commençaient à être à court de grains. Tenter sa chance au Surda, c’était vendre son navire pour un navet. Le Royaume été si appauvri par les guerres successives qu’il valait mieux faire une croix dessus. Il devrait remonter les fleuves entre les villes les plus prospères pour vendre les denrées de Ceunon à Uru’bean. C’était audacieux, mais ça serait plus prolifique que cette traite d’esclaves. Mais pour l’instant il devait encore y réfléchir. Ce qui était sûr c’était qu’il ne traiterait plus avec ces gars-là. Il sortit pour les rejoindre, les salua et s'en suivit une conversation longue et agitée. Au bout d'une demi-heure, elle s'acheva de manière tout à fait inattendue.

    _ Comment par la barbe de Galbatorix t’es-tu retrouvé ici Neïth ? gronda la voix puissante du Capitaine par-dessus la balustrade du gaillard avant. Tandis que le jeune homme se relevait en cherchant d’où venait cette voix, Drevens descendit au pas de course, furibond. Et pourquoi es-tu ivre bon sang ? Aucune importance, VOUS, descendez de mon navire ou je vous balance par dessus bord ! Toi, où est Anna ?

    _ Capitaine ! Vous-vous z’êtes là ? Je…

    _ Ulgard remonte-le sur le pont, je vois d'ici qu'il se noierait dans une flaque si on lui demandait de l'enjamber.


    *
    * *
    *

    Anna s’était attendue à ce qu’un faible rai de lumière filtre par les hublots de la cabine et la réveille doucement tandis qu’un corps brûlant blotti contre elle l’enserrerait. Après des mois et des mois en mer, se réveiller dans une vraie couche sur la terre ferme, peut-être même avec une femme dans son pieu, c’était là ce que les marins savaient apprécier. Pas elle. Pendant cet instant de flottement où l’on passe du sommeil à l’éveil, elle avait comme oublié ce qui s’était passé la veille. Mais le monde avait continué de tourner sans elle, et c’était bien dommage. L’aube l’avait arrachée à ses rêveries avec une luminosité quasi agressive. Tirer les rideaux pour la prochaine fois, on n’était pas sur un voilier. Elle alla dans la salle d’eau et demanda qu’on lui fasse chauffer un bain. S’il y avait une chose qu’elle avait tant désiré du continent c’était ça : un bain chaud d’eau douce parfumé aux feuilles de mûres. Elle entreprit alors d’employer sa journée à quelques achats qui s’imposaient d’eux-mêmes. Une armure, la sienne étant restée auprès du sir Cailan, quelques petits accessoires, et des nouvelles bottes, celles-ci commençaient à s’abîmer. Son regard s’arrêta sur ses vêtements qu’on avait blanchis pendant la nuit. Peut-être qu’une nouvelle garde-robe ne serait pas du luxe.
    La nuit porte conseils dit-on. En tout cas, la jeune femme se sentait tout aussi désemparée que la veille. Elle ne trouverait aucun moyen d’avoir la pierre sans accepter le marché de Kalegran, et paradoxalement en l’acceptant elle s’en éloignait. Ce qui était sûr c’est qu’elle n’avait pas intérêt à refuser car, non seulement elle serait dénoncé par l’apatride, mais en plus elle n’aurait plus aucun moyen de retrouver sa trace. Et qui savait combien d’hommes étaient déjà à sa solde ? Il lui avait laissé le choix, un choix qui n’en était pas un. Elle irait trouver ce Zarakaï, elle entrerait à sa solde. C’était le plan. Le reste n’était que détails, inutile de se prendre la tête pour rien ; quand on n’a d’autre choix que d’avancer, on avance, et même si l’on ne sait pas ce qu’il y aura au bout du chemin, qu’a-t-on à perdre quand l’on sait que tous les autres nous font tourner en rond ? Rien. Elle aviserait.

    _ Vous vous moquez de moi ? fit-elle très sérieusement. Elle portait une tenue très légère qui ne protégeaient guère ses bras et encore moins sa gorge. A vrai dire, elle l’exposait même.

    _ Mais non madame, faites-moi confiance ! s’offusqua le vendeur. Laissez-moi vous faire une démonstration. proposa-t-il en s’armant d’une épée recourbée qui étincelait. Le visage de Loup se crispa et elle carra les épaules, bien campée sur ses jambes. Elle n’avait pas vraiment confiance en ce qu’on essayait de lui vendre, et après toutes ces batailles, elle ne tenait pas à mourir de manière stupide. L’armurier lança un coup vertical destiné à la pourfendre. D’un bond, elle esquiva sur le côté droit.
    _ Mais enfin, laissez-moi faire, vous n’aurez pas la moindre égratignure !promit-il en lançant une nouvelle attaque circulaire. Cette fois, Loup recula prenant soin de ne pas épargner une partie précise de son corps, l’histoire de vérifier les dires du vendeur. La lame trancha dans le haut de son bras gauche, une coupure, certes, superficielle, mais qui prouvait qu’elle avait eu raison de se méfier. Elle lança un regard noir de haine au commerçant qui était resté interdit. De sa main droite, elle enserra la trachée du vendeur, menaçant de l’écrabouiller entre ses doigts. A demi-étouffer, il parvenait à articuler quelques mots entre deux suffocations. Il prétendait ne pas comprendre. Alors qu’une envie particulièrement meurtrière l’oppressait, les yeux de la jeune femme dérivèrent sur cette main destructrice et son regard fut attiré par tout autre chose. Une rune imprimée sur son poignée, qui avait longtemps été caché par des longues manches de chemisettes et de cottes de mailles, et qu’elle redécouvrait aujourd’hui, avec une attention nouvelle. C’était un sort en ancien langage calligraphié de telle manière qu’il ensorcelait toute sa personne. Ce tatouage, elle l’avait depuis que son frère l’avait fait faire, il y a de cela très, très, très longtemps. Elle soupira. Elle n’avait jamais vraiment eut l’occasion de constater son efficacité. Bien sûr on lui avait déjà jeté des sorts, mais peut-être aussi que les magiciens n’avaient pas été suffisamment doué. Enfant, son aîné lui avait dit que cette marque ainsi que celle qu’elle aurait à l’épaule étaient des sorts complexes destinés à la protéger contre la magie. Partiellement tout du moins, elle l’avait toujours pensé. Mais aujourd’hui, il semblait qu’elle avait mal évalué l’ampleur du sort. Ainsi était-elle protégée de la magie, aussi bénéfique fut-elle. Libérant le commerçant, elle commenta :

    _ Laissez tomber vos enchantements, ça ne marche pas sur moi. Il va falloir trouver quelque chose qui n’agisse pas directement sur ma personne.

    Il mit un temps pour comprendre mais finalement, se hâta à aller chercher quelque chose. Il revint avec d’étranges morceaux, on aurait dit une armure en pièce détachée. Le haut était court, sans manches fait – on aurait dit – d’écailles d’un dragon qui eût été argenté. La matière était en tout cas plutôt résistante. L’armurier prit de larges anneaux de métal, tous gravés et travaillés par – on le devinait – des sorts elfiques et les glissa le long de chacun de ses bras. Puis, il lui expliqua que l’armure tirait son énergie de tous les êtres qui en abandonnaient près d’elle, autrement dit, au moment de la mort de quelque être que ce fût, l’énergie libérée, si elle se trouvait près de l’armure, était absorbée. C’était une des manières qu’on avait trouvé pour permettre à des gens dépourvus de dons magiques de recharger leur objet magique. Dans la face interne des anneaux, et donc la partie non visible, des pierres de stockage d’énergie étaient incrustées. Le marchand ne pouvait déterminée le temps que durait la protection magique en l’absence de source d’énergie, il prétendait que c’était relatif à la puissance des coups reçus et à leur nombre. Il voulut faire une démonstration, et cette fois, Loup ne recula pas, l’arme s’arrêta à quelques centimètres d’elle. Satisfaite, elle en fit acquisition. Plus à l’aise dans le combat à arme doubles, elle s’arma également d’une épée bâtarde à double tranchant, de même longueur que celle qu’elle possédait déjà, mais avec une répartition de poids différente ; contrairement à l’épée de son frère, cette nouvelle épée avait un pommeau bien plus lourd que la lame, cette dernière étant plus fine et donc plus rapide. Elle décidait de la pendre à sa hanche droite de manière à la dégainer de la main gauche. Ambidextre au combat, elle avait néanmoins une légère tendance à parer de la main droite, il était donc logique que l’attaque vive revienne à la main restante. Ainsi parée, elle était fin prête à affronter quelque ennemi qui se présentât. Un détour par un herboriste lui permit de faire l’acquisition de quelques fioles contenant un liquide vermeil qui s’avéreraient des plus utiles si elle venait à être grièvement blessée. Bien qu’elle doutât de leur efficacité, elle préférait prendre ses précautions, sait-on jamais. La guerrière finit sa soirée dans une taverne où elle but une partie de son or en jouant à aux osselets. Elle doubla sa mise plus d’une fois et finalement quand elle rentra se coucher à l’aube, elle avait bu plus que de raison sans y perdre, ni même y gagner une couronne.

    Cette deuxième journée, elle s’employa donc à cuver l’alcool ingéré. Si bien qu’elle en perdit toute notion du temps, manquant de rater le rendez-vous fixé par Kalegran. Mais heureusement pour elle, on frappa à sa porte en début d’après-midi.

    _Hum … ? finit-elle par répondre. Celui qui tambourinait à la porte n’avait pas l’air patient, aussi songeait-il à la défoncer sur le champ, mais l’aubergiste le ravisa. Ce dernier proposa alors de s’occuper de sa propre cliente et garantissait pouvoir la faire sortir sans dommage. On y consentit sans grande conviction. La voix du propriétaire franchi alors la porte de la chambre pour parvenir jusqu’aux oreilles confuses de l’ancienne impériale.

    _ Madame Anna ? Il n’était pas convenu que vous occupiez encore la chambre à cette heure, nous devons la mettre en ordre pour un client, dès maintenant. A moins que vous n’ayez de quoi payer ? Ouvrez-donc.

    _ Ouais, ouais, c’est bon là… râla-t-elle en se traînant hors du lit. Elle versa fébrilement de l’eau dans une cuvette où elle put se rincer le visage puis prit le temps de se servir un verre d’eau. Derrière la porte, le ton de l’aubergiste se faisait de plus en plus pressant, mais qui étaient donc ses clients insupportables qui le pressaient de la sorte ? Equipée pour partir, elle finit par ouvrir la porte et la referma aussitôt, préférant de loin s’enfuir par la fenêtre plutôt que d’utiliser les moyens conventionnels empruntés par la garde royale. Du haut du deuxième étage, cette échappatoire n’aurait pas été des plus judicieuses si la fenêtre en question n’avait pas donné sur un toit. Loup courut le long de la toiture, projetant des tuiles dans la rue sous-jacente. Elle se laissa glisser sur le bord se rattrapant à la gouttière. La taule se détacha du toit et ralentit sa chute jusqu’au sol où elle dut rouler sur le côté pour amortir sa chute. Les passants s’écartèrent avec un cri de surprise et, sans leur prêter attention, Loup se précipita dans l’écurie où elle comptait voler une monture sans prendre la peine de la harnacher. Par chance un domestique apprêtait un cheval, elle saisit l’occasion et s’enfuit avec son nouveau destrier. Traversant une bonne partie de la ville, elle arriva enfin à l'échoppe du "Fier Charriot". Elle démonta et flanqua une bonne tape sur la cuisse du cheval, ce dernier se cabra, surpris, et partit en trombe. La fuyarde se hâta de demander au patron la troisième bouteille de tord boyaux, on la fit entrer sans mot.



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La Paix n'est obtenue que par la guerre... Ou par la Justice. [Zarakaï] _
MessageSujet: Re: La Paix n'est obtenue que par la guerre... Ou par la Justice. [Zarakaï]   La Paix n'est obtenue que par la guerre... Ou par la Justice. [Zarakaï] I_icon_minitime2012-07-24, 23:43

Deux hommes escortèrent Loup jusqu'à la cave, où ils s'arrêtèrent devant une rangée de cinq énormes tonneaux. L'un des deux colosses fit rouler le tonneau, révélant derrière une lourde porte de métal. Il s'en approcha et déclara:

"A l'aube d'une ère nouvelle, la lumière est pourpre."

Aussitot, la porte fut déverrouillée et ouverte, révélant un long couloir, plutot large, dans lequel deux hommes étaient postés, assis à une table, une arbalète dirigée vers l'entrée, alors qu'un troisième attendait qu'ils entrent pour refermer, la scène éclairé à la lampe à huile.
L'un des deux colosses resta dehors, tandis que le second enjoignait Loup de le suivre. S'en suivit alors un impressionant dédale de couloirs. Ils arrièvèrent finalement à une nouvelle porte. Ils pouvaient être n'importe où sous la ville, les précautions que Kalegran prenait pour que Loup ne sache pas exactement sa position étaient impressionantes, et fonctionnaient plutot bien.

Le colosse ouvrit, fit signe à la jeune femme d'entrer, attendit qu'elle s'exécute, et referma, la laissant seule. Peu de temps après, une jeune femme, trop maigre, les yeux trop maquillés, les vètements trop colorés et portant trop de lames courtes sur ceux-ci vint l'escorter jusqu'à une salle, quelques dizaines de mètres plus loin. Là, assis à une table devant une assiette, Kalegran la considéra pendant un moment sans rien dire, comme s'il essayait de jauger sa détermination simplement en la regardant. Puis un sourire suffisant, presque condescendant apparue sur ses lèvres.

"Voilà ce que j'appelle se montrer raisonnable. Ainsi donc, vous acceptez mon offre. Fort bien. Je fonde de grands espoirs en vous. "

Faisant signe à l'encolorée qui n'attendait que ce signal pour disposer, il désigna la chaise en face de lui, et d'une voix décontracté, celle d'une personne qui sait qu'elle mène le jeu, il dit:

"Asseyez-vous donc, nous allons pouvoir discuter de ce que j'attends de vous autour d'un repas. "

Il n'attendit pas qu'elle fut installée avant d'entamer son exposé de la situation et de ses attentes quand à la jeune paria, passant par la même occasion au tutoiement.

"Pour commencer, tu devra être capturée dans une ville impériale proche des frontières du Surda, nommée Bélian. C'est une petite bourgade de moindre importance, mais qui abrite une petite prison plutot bien gardée. N'ai crainte, tu ne restera pas longtemps dans les geôles puantes et humides de tes anciens camarades, en tout cas pas assez pour qu'ils puissent t'identifier."

Il se pencha vers Loup, comme si il lui confiait un secret.

"Je sais de source sure que Zarakaï prépare un raid visant à libérer les prisonniers retenu dans ces oubliettes... Et à ce moment là, tu en fera partie. Et tu te joindra à eux."

Se redressant alors, il souleva un couvercle d'un plat posé sur la table, révélant un assortiment de plusieurs viandes cuites à point. Depuis qu'il était à la tête de l'Ordre de la Lumière Pourpre, il avait même un cuisinier sous sa direction, et doué qui plus est. Sans vraiment lui demander son avis, il servit une portion à la jeune femme en face de lui, puis il se sevit lui-même, et continua, tout en découpant un morceau qu'il piqua au bout d'un long couteau plutot fin avant de l'enfourner dans sa bouche.

"A partir de là, tu devra faire en sorte de gravir les échelons le plus vite possible, et de te rapprocher de Zarakaï. Peu m'importe la manière que tu utilises. Séduis-le même s'il le faut, celà m'est égale. Tu as libre choix sur les méthodes à employer."

Il s'arrêta un instant pour mastiquer copieusement, puis avala sa bouchée pour en attaquer une autre avec avidité et appétit. Il sortit alors d'une bourse attachée à sa ceinture, un pendantif munis d'un saphir, et le déposa devant la jeune femme.

"Tu portera celà. Cet objet me permettra d'entrer en contact avec toi le moment venu, afin de te donner les directives à suivre. Sois sans crainte, tu devra juste t'isoler lorsqu'il passera du bleu au rouge. Celà projètera une image de moi grandeur nature, ainsi que ma voix, le tout en temps réel. "

Kalegran engloutissait littéralement le contenu de son assiète, si bien qu'il eu terminé à la fin de ce court dialogue.

"Des questions ? "

N'attendant que cette occasion pour manifester son mécontentement, Loup se mit alors à tonner :

"Alors vous espérez que je vais me rendre à l'Empire , l'ennemis que je fuis, uniquement sur vos bonnes paroles ? Me croyez-vous sotte au point de vous faire une confiance aveugle ? Et qui me dit que Zarakaï ne changera pas d'avis au dernier moment ? "

Son interlocuteur se contentait de manger, pendant qu'un flot de protestations diverses se déversait de la bouche de la jeune femme, et lorsqu'elle cessa enfin de parler, il la regarda un moment. Un air amusé au visage.

"Je ne t'ai pas donné tous les détails de la mission..."

Il fit une pause, le temps de se resservir un morceau de viande qu'il se mit à découper méticuleusement.

"J'ai, vois-tu, mis en place des hommes au cas où Zarakaï changerai soudainement ses plans. De plus, quelques uns des gardes là-bas sont des membres de mon petit groupe. Et tu as vu l'un de tes futurs geoliers en arrivant. Le directeur de leur prison est mort il y a de celà quelques jours, et ce dans des circonstances inconnues. Il est donc normal que l'Empire envoie un de leur hommes pour le remplacer. Nous échangerons cet homme avec un des notres, plus précisément une des notres, la jeune femme que tu viens de voir. Comme toi , elle était aussi une impériale, mais elle n'est pas recherchée. Elle a simplement... Disparu, officiellement, dans un terrible incendie. Bref, cette femme ainsi que les différents membres de l'Ordre mis en place pour cette mission passeront à l'action, prendront le contrôle de la prison, et organiseront une évasion de masse si jamais notre homme ne pointe pas le boût de son nez. En résumé, tu n'as absoluement rien à craindre. Et si Zarakaï agit, l'effectif de la prison se trouvera réduit de moitié, car mes hommes se replieront, et se mettront en sécurité. Et connaissant Zarakaï et sa clique, ils ne risquent pas d'être trop géné par des ennemis si désarmés et si peu nombreux. Nous te mettrons dans la section spéciale, celle qui abrite tous les criminels les plus dangereux, qui disposent d'une cellule personnelle. Zarakaï a la facheuse habitude de constituer son groupe de personnes assez puissantes. Et si jamais tu ne me fais pas encore confiance... "

Sortant de sous la table un bracelet, il le fit glisser jusqu'à la jeune femme.

"Il te suffira de prononcer les mots "Mouvement" et "Vent" en ancien langage quand tu portera ce bracelet pour te retrouver immédiatement à quelques kilomètres de là. Bien évidemment, je me suis débrouillé pour qu'on te fournisse une cellule dont l'antimagie est inexistante. "

Continuant son plat, il savoura un morceau de viande et ajouta:

"Alors ? Toujours réticente ?"
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